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La kinésiophobie

10 fév. 2023
<h1>La kinésiophobie</h1>

Avez-vous entendu parler de la kinésiophobie ? Comme toutes les phobies, il s’agit d’une peur démesurée et dépendant d’un ressenti plutôt, que de causes rationnelles qui peut être relativement handicapante au quotidien, c’est pourquoi KINÉSOINS s’y intéresse. La kinésiophobie est une peur du mouvement, inhérente à l’appréhension de la douleur qui peut en résulter. Ce trouble anxieux peut vous amener à éviter tout type d’activité physique, ce qui peut avoir de graves conséquences sur la santé et le bien-être. En comprendre les causes, fait partie de la stratégie pour gérer et atténuer les symptômes de la kinésiophobie.

Comprendre la kinésiophobie : définition, causes et conséquences

Définition de la kinésiophobie

La kinésiophobie est un trouble anxieux caractérisé par une peur excessive et irrationnelle du mouvement et de l’activité physique par crainte d’entraîner de la douleur ou de l’inconfort. Or, bien que la peur soit parfois une bonne conseillère, il arrive qu’elle prenne des proportions démesurées, qu’elle devienne une source d’inquiétude qui modifie votre comportement, retarde la guérison, ralenti le soulagement de la douleur et soit associée à des signes de dépression : on parle de kinésiophobie.

Quels sont les signes de la kinésiophobie ?

Il existe des signes caractéristiques de kinésiophobie. En comprenant ses symptômes, vous pouvez mieux appréhender votre phobie et prendre les mesures nécessaires pour mener une vie plus qualitative.

Les caractéristiques peuvent être :

- L’évitement de certaines activités physiques telles que l’exercice ou le sport, et même des activités quotidiennes comme monter des escaliers ou transporter des courses,
- De l’anxiété liée à certaines activités nécessitant un mouvement corporel
- Une douleur et une fatigue anormales éprouvées lors de la mise en mouvement.

De façon plus large, l’évaluation de la kinésiophobie s’effectue à partir de l’observation, de la perception des mouvements dans les activités quotidiennes et professionnelles, de l’identification du niveau d’activité et d’auto-questionnaires validés. L’outil psychométrique communément utilisé, l’échelle de TAMPA (Tampa Scale for Kinesiophobia), permet une évaluation de l’indice de kinésiophobie par le biais d’un questionnaire composé de 17 items, destiné à évaluer la peur d’une (nouvelle) lésion à la suite d’un mouvement.

Quelles sont les causes de la kinésiophobie ?

La kinésiophobie connaît de multiples causes, telles que des douleurs physiques sous-jacentes, des expériences traumatisantes passées et/ou des facteurs psychologiques. La kinésiophobie est couramment observée chez ceux qui ont des antécédents de blessures physiques ou de douleurs, comme un accident ou une intervention chirurgicale. Elle peut être déclenchée par la peur de se blesser à nouveau, la peur de l’inconnu ou un manque de compréhension du corps et de sa capacité à guérir. Les croyances négatives sur la douleur et l’exercice, et même les facteurs environnementaux comme le manque de soutien de la famille ou des amis sont aussi des causes probables. La kinésiophobie est d’ailleurs un problème courant chez les personnes souffrant de douleurs chroniques. Cela peut entraîner une diminution de l’activité physique, ce qui peut aggraver la condition.

Les conséquences de la kinésiophobie

La kinésiophobie s’aggrave avec le temps, pouvant être à l’origine d’un syndrome de déconditionnement. En raison de l’inactivité, de l’immobilité et de la douleur, ce déconditionnement affecte principalement l’état physique (perte des capacités musculaires en termes de force et d’endurance, capacité cardiovasculaire réduite), avec d’éventuelles conséquences psychologiques et sociales.

Autre conséquence de la kinésiophobie, la douleur chronique : en prévention de la douleur liée à une blessure, les individus créent des perturbations dans le système de la douleur qui conduisent à une nouvelle douleur chronique non liée à la blessure d’origine. La douleur chronique persiste et empire après la guérison, affectant la vie quotidienne. Elle est également corrélée à l’interaction complexe entre les aspects physiologiques, psychologiques et socio-écologiques.
Le déconditionnement physique et la douleur chronique perpétuent la spirale négative de la peur de la douleur.

Comment prévenir et vaincre la kinésiophobie ?

L’exercice dans la prise en charge de la kinésiophobie

L’exercice est un élément important du traitement de la kinésiophobie et de la gestion de la douleur. La thérapie par l’exercice s’est avérée efficace pour réduire la kinésiophobie, les niveaux de douleur et améliorer la fonction globale. Un kinésithérapeuthe peut vous aider à comprendre votre peur et vous enseigner des stratégies pour la gérer. Ils peuvent recommander des activités qui vous aideront à augmenter votre amplitude de mouvement, à réduire votre peur du mouvement et de la douleur. La thérapie par l’exercice peut inclure des exercices d’étirements, de renforcement, d’aérobie, d’équilibre et de coordination, ainsi que des activités qui favorisent la relaxation. L’exercice peut être adapté aux besoins de l’individu et doit être effectué sous la supervision d’un professionnel qualifié.
La thérapie par l’exercice s’est également avérée efficace pour améliorer l’humeur, réduire les niveaux de stress et augmenter la confiance en soi.
Grâce à la thérapie par l’exercice, les individus peuvent ainsi apprendre à devenir plus libres et confiants dans leurs mouvements.

Conseils pour surmonter la peur liée à la kinésiophobie

Différentes stratégies d’adaptation à la douleur peuvent être utilisées pour surmonter la peur, reprendre l’exercice afin de mener une vie active. L’exercice peut aider à réduire la douleur et à améliorer le bien-être général des personnes souffrant de kinésiophobie, les inscrivant ainsi dans un cercle vertueux.

Cette souffrance pourra nécessiter une prise en charge pluridisciplinaire, à savoir :

- L’exposition, qui confronte la personne au stimulus phobogène (le mouvement), afin de recommencer à effectuer le mouvement sans déclencher la douleur. La reprise d’activité se fait idéalement avec un kinésithérapeute formé aux mécanismes de la peur et de l’évitement. Ces derniers peuvent utiliser des stratégies ludiques telles que des jeux ou la réalité virtuelle.
- La réalisation d’exercices dans l’eau ou de simples mouvements au sol, ceux-ci sont souvent appréciés des personnes qui souhaitent reprendre graduellement une activité physique, mais qui préfèrent commencer par une activité moins exigeante. Les premières fois, réduisez le niveau d’intensité en deçà de vos capacités, cela contribuera à réduire votre inquiétude.
- Un travail sur la gestion du stress et des émotions à l’aide d’une thérapie cognitivo-comportementale (TCC). La TCC vise à comprendre comment notre pensée et notre comportement affectent nos émotions et comment nous pouvons utiliser ces connaissances pour apporter des changements positifs dans nos vies.
- La pratique de la méditation pleine conscience est également bénéfique pour gérer cette angoisse. En rappelant les expériences passées réussies et les stratégies qui ont aidé dans des situations similaires, cela peut renforcer la confiance et réduire la peur associée aux événements.
- La sophrologie peut être utilisée pour détendre le corps et l’esprit.
- L’association d’un élément positif à l’activité. Félicitez vos efforts, que cela prenne une forme matérielle ou non. Et surtout, entourez-vous de bonnes personnes, le soutien de la famille et des amis renforçant nos efforts.

En combinant toutes ces techniques, vous serez sur la bonne voie pour gérer avec succès votre anxiété liée à la douleur !

La kinésiophobie, ou la peur du mouvement, peut être un défi de taille. De la compréhension de vos peurs à l’utilisation de différentes stratégies de lutte, vous avez dorénavant les outils nécessaires pour prendre votre vie en main et recommencer à bouger sereinement !

 
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